Donald Trump se met à dos le monde du sport américain.

Publié le 01/10/2017 à 20h47

Auteur : Romain Bitot

 

Une déclaration choc aura suffi au Président Donald Trump pour perdre image et

respect auprès des sportifs de NBA, de NFL ou encore de Baseball qui ne le

portaient déjà pas haut dans leur estime.

 

Les faits relatés remontent au week-end dernier.

 

Le 23 Septembre dernier, Donald Trump a de nouveau été au cœur d’une polémique qu’il peut se targuer d’avoir déclenché tout seul (comme d’habitude), lors d’un

meeting :

 

« Est-ce que vous n’aimeriez pas voir un de ces propriétaires [d’équipe] de la

NFL dire, quand quelqu’un manque de respect à notre drapeau : “Sortez-moi ce fils

de pute du terrain, il est viré, viré !”

C’est ainsi qu’il a fortement critiqué les joueurs de NFL ayant mis un genou à terre

lors de la diffusion de l’hymne national. Ce mouvement a été lancé par le

quarterback des San Francisco, Colin Kaepernick qui, afin de manifester son

mécontentement envers les violences policières à l’encontre de la communauté Afro-américaine, avait effectué le même geste un an auparavant et justifiant « Je ne vais pas afficher de fierté pour le drapeau d’un pays qui opprime les Noirs ». Les propos du président ont provoqué de nombreuses réactions et poussé plus de 100 sportifs issus de la NFL à reprendre cette posture. Le phénomène s’est également étendu dans d’autres univers, aussi bien sportifs que culturels.

 

Ainsi, le joueur de Baseball Bruce Maxwell s’est agenouillé durant l’hymne américain pour prolonger l’affront face au président. Il touche aussi le championnat féminin de football. En effet, Megan Rapinoe, ex-joueuse de Lyon et internationale américaine l’a fait. De plus, Michael Jordan s’est aussi exprimé sur le sujet "l’un des droits fondamentaux de ce pays est fondé sur la liberté de parole, et nous avons une longue tradition de protestation non-violente et pacifique. Ceux qui exercent ce droit de s’exprimer pacifiquement ne devraient pas être diabolisés ou ostracisés. A l’heure où la division et la haine grandissent dans ce pays, nous devrions réfléchir aux façons de travailler ensemble, de se soutenir les uns les autres, et non créer plus de division".

 

Dans un univers autre que le sport, c’est le chanteur Stevie Wonder qui s’est épris du même comportement en marge du Global Citizen Festival à New York tout en déclarant « Ce soir je pose un genou pour l’Amérique ».

 

L’affaire a également ravivé d’anciennes rancœurs. Celles des joueurs du Golden

Warrior, vainqueurs de la dernière saison de NBA, et donc logiquement invités à la

Maison Blanche (Aux Etats- Unis, la tradition veut que le vainqueur du championnat s’y rende). En effet, déjà les différentes institutions ainsi que le basketteur de l’équipe, Stephen Curry, envisageaient de boycotter l’événement. Quant à Kevin Durant, son coéquipier, il se montre bien plus radical et n’hésite pas à décliner l’invitation en justifiant « Je ne respecte pas la personne qui occupe le poste ».

Finalement, c’est Donald Trump qui décidera à leur place en annulant la cérémonie et en postant sur le réseau social Twitter : « Aller à la Maison Blanche est considéré comme un grand honneur pour une équipe du championnat. Stephen Curry hésite, donc l'invitation est retirée ». Peu de temps après cette déclaration, LeBron James, membre de l’équipe des Cavaliers, attaque le président dans un tweet en affirmant : « Se rendre à la Maison Blanche était un grand honneur avant que tu y sois ! ».

 En prononcant des mots violents et dégradants, Donald Trump est parvenu à animer l’aversion qu’une bonne partie du pays voue à son égard tout en l’attisant dans le domaine du sport Américain, jusqu’alors peu encline à s’engager politiquement.

La donne a peut-être changé.