#UnProjet : Ecole Supérieure de Journalisme de Lille

Publié le 03/12/2017 à 18h30

Propos de An-Nam recueillis par Romain Bitot

Creds : ESJ.fr
Creds : ESJ.fr

La plateforme Champ Connect est un média bien implanté dans la vie du lycée à présent (chez les terminales du moins) bénéficiant d’une rédaction composée de deux aspirants journalistes. Notre devoir ne serait pas totalement rempli si nous n’aidions pas les futurs élèves désireux d’effectuer ce beau métier. C’est pour cela que notre rédaction vous propose son premier Interview depuis sa création, celui d’un étudiant à l’Académie ESJ (Ecole supérieur de journalisme) de Lille. Entre deux révisions, An-Nam nous fait profiter de ses conseils et livre sa vision du métier. Cette interview marque également le début de la série #UnProjet où nous vous ferons découvrir des formations du supérieur à travers l'interview d'un étudiant.

 

Champo Connect : Salut ! Présente-toi à Champollion !

 

An-Nam : J’ai vingt ans. Je viens de Saint-Etienne en Rhône-Alpes. J’ai fait un lycée public, un bac L option théâtre. Je réside à Lille depuis trois ans où j’étudie à l’académie de l’Ecole Supérieure de Journalisme de Lille (ESJ). C’est une prépa pour nous préparer à passer les concours des écoles de journalisme. Les écoles se font au niveau du master (après Bac + 3).

 

Champo Connect : Quelle orientation as-tu suivie pour aboutir à Lille ? (APB)

 

An-Nam : Alors je me souviens que j’avais eu un peu peur d’APB (Admission Post-Bac qui est en passe de changer pour devenir ParcourSup). C’est une grosse machine et on ne sait jamais ce qu’il faut mettre, c’est toujours la course pour trouver nos vœux. Donc j’avais dû en mettre vingt (dorénavant vous ne pourrez qu’en mettre 10 non classables) qui pour le coup étaient très variés : plein de Fac différentes, des écoles de communications, j’avais aussi préparé Sciences Po sans passer les concours finalement. Mais franchement Sciences Po Lille (Concours commun) est vraiment intéressant pour les aspirants journalistes… Et enfin des écoles de journalisme et l’Académie (ESJ).

 

C.C : Donc tu conseilles Sciences Po Lille pour ceux qui veulent devenir journaliste…

 

A-N : Oui évidemment. Quand on passe le Concours commun et que l’on veut être journaliste, il faut mettre Lille en choix numéro un parce que le master à Lille permet de trouver une passerelle entre ta licence de Sciences Po et l’ESJ à Lille.  

 

C.C : Donc pour revenir à l’orientation, c’était un peu par crainte de te retrouver sans rien que tu as décidé de contracter autant de vœux sur APB ?

 

A-N : Non c’est surtout parce que j’étais intéressé par tout en fait, et que lorsque j’étais au lycée, je ne me suis pas dit « il faut que je trouve un métier ». Je pensais plus au Bac. Ensuite, en plus de toutes les autres écoles que j’avais mises sur APB, j’avais demandé l’IUT de Cannes ou bien celui de Tours, des Institut Universitaires de journalisme. Deux concours qui m’ont donné le goût du journalisme et m’ont mis le pied à l’étrier. 

 

C.C : Peux-tu nous en dire plus sur les études pour devenir journaliste ?

 

A-N : Tout d’abord il faut savoir qu’une école de journalisme ça se fait rarement après le lycée. On ne devient pas journaliste après le lycée. Il y a une formation assez longue. Par le parcours classique, on devient journaliste à partir des 14 écoles reconnues par la profession et l’Etat. Ce sont toutes des écoles qu’on trouve en master après Bac + 3 au niveau licence (mise à part les IUT). C’est ma situation : en fin d’année je vais passer les concours pour arriver en master (Bac+4, Bac +5). Mais il existe d’autres écoles auxquelles ont peux accéder par des formations plus courtes. Ce sont les trois IUT (Institut Universitaire et Technique) : il y a Tours, Cannes et Lannion.

Personnellement, j’avais passé Cannes et Tours : deux concours pour lesquels il fallait s’inscrire sur APB et sur les sites de l’IUT. Il faut envoyer des dossiers, une belle lettre de motivation avant de passer les concours qui sont composés d'un oral de 15-25 minutes et d'écrits (épreuves de culture générale en QCM, épreuve d’anglais et résumé de texte). Pour l’académie, c’est un peu différent : c’est une filière post-bac qui se présente plutôt comme une option en plus de la licence à l’Université qu’il faut suivre durant 3 ans pour valider les crédits universitaires et passer en master. C’est une « sous-branche » qui fait entièrement partie de l’ESJ. L’admission se fait sur dossier avec une lettre de motivation guidée : des questions guidées, spécifiques, courtes. Cette académie te permet de suivre une licence de ton choix à la fac de Lille en parallèle à l’enseignement en journalisme (7h / semaine).

Si vous voulez devenir journaliste selon moi, il faut dans l’idéal faire Sciences Po Lille par le biais du concours commun, sinon l’académie ESJ en formation post-bac ou passer le concours du très bon IUT de Tours.

 

C.C : Comment t’es venue l’envie de devenir journaliste ?

 

A-N : En réalité au départ je voulais faire du théâtre mon métier. Mais c’était plus une passion. Après au lycée on vous parle beaucoup de parcours professionnels, avec la conseillère d’orientation notamment, et les professeurs principaux. C’est en allant au CDI que j’ai pris connaissance de l’Académie ESJ mais aussi des autres écoles et formations. Et puis en fait, c’est en révisant ces écoles que je me suis rendu compte que ça me plaisait. Et comme l’académie se fait sur trois années, ça te permet aussi de voir si le métier journaliste te plaît vraiment et si c’est fait pour toi. Pour ma part, il y a des branches dans le journalisme qui ne m’intéressent pas du tout mais comme le métier est extrêmement varié, je me suis dit que je pouvais m’épanouir dedans.

 

C.C : Si tu manques les concours pour entrer en école de journalisme, que comptes-tu faire par la suite ?

 

A-N : L’académie ne ferme pas tes choix. Comme tu fais une licence à côté, si tu n’as pas d’école, tu as quand même validé trois années de fac. C’est hyper important, de te dire que si tu n’as pas réussi le concours, tu peux toujours te réorienter vers ta licence. Et puis avec la fac t’as la possibilité géniale de partir à l’étranger en parcours Erasmus. 

 

C.C : Alors comment perçois-tu le métier de journalisme ?

 

A-N : Le métier de journalisme on peut le percevoir de plein de manières différentes. La question que tu me poses là, c’est typiquement le genre de question qu’on retrouve en oral d’admission aux écoles de journalismes.

Donc pour moi la base du journalisme c’est ça : aller chercher une information, la vérifier et l’adapter au type de public pour lequel tu travailles : Tu ne vas pas écrire de la même manière pour Okapi que pour Courrier International. C’est donc mettre l’information en forme pour ensuite la mettre dans les mains d’un public donné. Après comment je le conçois … c’est surtout un métier super intéressant mais aussi un métier qui a une importance politique et sociale parce que le journaliste, il est partout dans la société. Tout peut être analysé sous le sens journalistique. On a vraiment un rôle social à jouer. Tout d’abord, informer et donc confronter des idées opposées. Après un rôle social parce que par le journalisme on fidélise des gens, on crée des points d’attaches et des relations. Moi ce qui me plait dans le journalisme, c’est cette relation que t’as avec le lecteur ou bien l’auditeur quand t’es à la radio. La balle revient tout le temps. Quand t’es journaliste il faut toujours penser à la personne à qui tu écris, tu ne le fais pas pour toi. C’est destiné à quelqu’un. Tu fais du service public parce que tu t’adresses à un public, à une audience.

 

C.C : Dans quelle catégorie journalistique aimerais-tu te spécialiser ?

 

A-N : Moi ce qui me plairait le plus pour le moment, c’est faire du reportage radio parce que j’estime que c’est un support hyper intéressant et évolutif, maniable dans la mesure où un seul sens est mis en éveil. T’as seulement l’ouïe. Donc tu dois capter ton auditeur avec une seule chose. La radio a cette chose qui relève de l’intime. Elle présente aussi des avantages pratiques indéniables. Elle est gratuite contrairement à la télé ou au journal et elle ne nécessite pas d’accès à internet. La radio propose aussi une grande liberté. Tu peux tout faire à la radio. Tu peux faire des formats courts, des formats longs, des carnets de voyages, des billets d’humeur, des chroniques et le tout sans une grande contrainte. Tu peux tout faire aussi en écoutant la radio, tout et partout. 

 

C.C : Pour terminer aurais-tu un mot, un conseil…

 

A-N : Si vous voulez faire du journalisme, le plus important est de ne pas griller les étapes à vouloir d’un coup faire un stage ou dénicher le spot tant recherché…

Vous devez aussi être curieux, passionné, lucide, en phase avec vous-même, bien dans vos speakers : faire ce qui vous plaît !

Et puis surtout ! Ne pas avoir de préjugés !  Parce qu’il y a plein de journaliste qui partent en reportage et qui savent déjà tout du sujet qu’ils vont faire sans aller au contact des gens. Ils savent qui interroger pour avoir les réponses à leurs questions dont ils ont en fait … déjà les réponses. Le but, le jeu, c’est de poser des questions dont on n’a pas les réponses. 

 

Ne soyez pas condescendant, vous ne savez pas tout. C’est en vous disant ça que vous trouverez la chose que les autres n’ont pas faite.  On se démarque par l’authenticité ! 

 

Vous pouvez nous contacter à cette adresse Mail pour toutes autres questions concernant la formation de journaliste ;) : champoconnect@gmail.com

 

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