De belles revendications au CDI !

Publié le 07/03/2018 à 23:34

Auteur : Romain Bitot

Creds : Romain Bitot
Creds : Romain Bitot

Aujourd’hui et jusqu’à la semaine prochaine se tient au CDI du lycée Champollion une exposition d’œuvres de l’artiste plasticienne 1011. Alors que la journée internationale de la femme est au cœur de l’actualité, la bibliothéque de l’établissement se transforme en un musée éphémère accueillant photographies brodées, « livres » singuliers et une sélection d’articles et d’ouvrages sur les mutilations sexuelles sévissant dans certains pays d’Afrique. C’est justement le thème qu’aborde l’artiste 1011 avec engagement.

 

Si le statut de la femme s’est grandement amélioré au sein des sociétés occidentales, il subsiste des traitements indignes prodigués aussi bien aux petites filles qu’aux femmes. L’INED (l’Institut National d’Etudes Démographique) évoque le nombre de 125 millions de femmes et de filles concernés par la mutilation sexuelle dans le monde et majoritairement en Afrique. En France, elles sont 53 000 tandis qu’en Europe, 500 000. Concrètement c’est 2 à 3 millions de femmes et de filles victimes de ces agissements chaque année. Terrible constat donc que l’artiste plasticienne 1011 a choisi d’utiliser comme essence de son travail.

 

Si vous connaissez l’excision, « Infibulation » (2013) va vous faire découvrir une autre sorte de mutilation sexuelle tout aussi atroce. Cette première œuvre regroupe des photographies de lèvres incarnant plusieurs expressions. La touche féminine est donnée grâce au rouge à lèvre et les broderies présentes sur chaque photographie ne sont pas sans rappeler l’infibulation donnant alors tout son sens au nom de l’œuvre. Effectivement, l’infibulation est le processus par lequel les deux lèvres du vagin vont être cousues afin que la femme ne puisse pas entretenir de relation sexuelle avant le mariage. Une bonne dose d’interprétation et de recul seront nécessaire pour appréhender au mieux cette œuvre.

 

Du reste, « Hommage à Malala » (2016) aborde un autre aspect de la discrimination féminine en Afrique. L’œuvre utilise le même procédé de broderie mais avec des livres cette fois, datant tous du 18éme siècle et abordant l’éducation des filles. Ces textes sont tous brodés de deux mots rouges « Boko Haram » signifiant littéralement « Livre est péché ». Le groupe terroriste originaire du Nigéria reprend en fait sa principale volonté comme appellation qui est d’empêcher les filles d’avoir accès à l’éducation. Fléau auquel s’oppose Malala Yousafzai (prix Nobel de la paix en 2014), jeune militante pakistanaise obligée de fuir son pays des suites d’une blessure par balle à la tête en Octobre 2012. En rendant « Hommage à Malala », 1011 nous montre aussi que les arts plastiques peuvent être un beau moyen d’expression.

 

 

D’autres œuvres vous attendent au CDI jusqu’à jeudi prochain !

 

N'hésitez pas à consulter le site de l'artiste !  lien : https://1011-art.blogspot.fr/