Catalogne: un vote sous                    haute tension

Publié le 01/10/2017 à 15h31

Auteur: Mohamed-Amine Laaraiedh

Creds : FC Barcelone - Facebook
Creds : FC Barcelone - Facebook

Ce dimanche, les citoyens catalans sont appelés aux urnes pour un référendum d'autodétermination sur l'indépendance de la Catalogne alors que le gouvernement espagnol y est formellement opposé, le jugeant illégal. Les tensions entre Madrid et Barcelone sont à leur comble.

 

En effet, ces dernières semaines ont été marquées par l'opposition entre l’exécutif indépendantiste catalan et le gouvernement espagnol. Les catalans étant déterminés à organiser ce vote, les espagnols ont dû avoir recours à des arrestations de hauts fonctionnaires et d'élus, ainsi qu'à de nombreuses saisies de matériel électoral. Carles Puigdemont, chef des indépendantistes, compte bien faire du 1er octobre une date fondatrice du processus d'autodétermination. Ce processus s'est d'autant plus accéléré depuis l'obtention d'une majorité au parlement régional catalan.

 

La région catalane étant l'une des plus dynamiques et les plus riches d'Espagne, les catalans se sentaient dernièrement désavantagés par le processus de redistribution des richesses à l'échelle nationale qui pesait lourdement sur eux et qui représente un manque à gagner élevé pour la région. La volonté qu'un vote d'indépendance en bonne et due forme soit opéré n'a fait qu'augmenter ces derniers mois. Selon Le Figaro, 70% des catalans souhaitent la tenue de ce vote. Les nombreuses mesures prises par Madrid pour empêcher ce vote ont pu jouer un rôle dans cette volonté.

 

Dès 8h00 ce matin, des milliers de catalans se sont rués en direction des bureaux de vote. Face à cela, le gouvernement espagnol a rétorqué par l'intervention de policiers anti-émeutes, qui selon des témoins ont fait usage de balles en caoutchouc.  Il semblerait que de nombreux manifestants se soient opposés à eux pour défendre les bureaux de vote lorqu'ils sont intervenus pour saisir le matériel électoral.

 

Le bilan à l'heure actuelle est d'une quarantaine de votants et 11 policiers blessés. Carles Puigdemont a qualifié l'action de la police nationale d'une "violence injusitifiée et irresponsable". A cela, le représentant du gouvernement espagnol en Catalogne lui a rétorqué qu'il fallait mettre fin à la "farce" qu'est ce vote selon lui. 

 

Malgré tout, des citoyens catalans ont pu voter à certains endroits et cet après-midi, des files interminables se trouvent encore à l'entrée des bureaux de vote. Une unité de police a été spécialement envoyée dans le bureau de vote où devait se rendre le chef de l'exécutif catalan mais ce dernier a réussi à contourner la mesure en allant déposer son bulletin dans un bureau de vote dans la banlieue de Gérone.

 

Sur les 2300 bureaux de vote mis en place par le gouvernement régional pour permettre aux 5.3 millions de catalans de voter, les autorités catalanes assurent qu'au moins 3/4 des bureaux de vote sont opérationnels. Le résultat est censé être annoncé à 20h. 

 

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