La lutte contre le sida dans le monde

Publié le 29/11/2018 à 18:05

Auteure : Amélie Fournier

Creds : ILLUSTRATION SO GUILLAUME BONNAUD
Creds : ILLUSTRATION SO GUILLAUME BONNAUD

Le VIH est aujourd’hui un problème de santé mondial. Avec la tuberculose et le paludisme, il fait partie des trois épidémies majeures du XXe siècle. La tuberculose reste la principale cause de décès chez les personnes vivant avec le VIH, soit environ un décès sur trois.

 

Le VIH se transmet par voie sexuelle. Le seul moyen de prévention est l’utilisation d’un préservatif et le dépistage à chaque changement de partenaire. En France, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé le 27 novembre que les préservatifs seront "complètement pris en charge par l'Assurance maladie" dès le 10 décembre, sur prescription médicale de son médecin.

 

Dans son rapport Miles to go de juillet 2018, l’ONUSIDA rappelle l’objectif qu’a lancé l’Assemblée générale des Nations Unies en 2016 : « investir massivement, supprimer les barrières structurelles et lancer une expansion rapide des services essentiels contre le VIH pour atteindre la grande majorité des personnes qui en ont besoin d’ici à 2020. En cas de succès, les infections à VIH et les décès dus à des maladies liées au sida devraient diminuer de 75%, créant ainsi la dynamique nécessaire pour mettre fin à l’épidémie de sida comme menace à la santé publique d’ici 2030 ».  L’organisation poursuit ainsi le but de faire valoir les droits des personnes vivant avec le VIH, et ce en incluant toutes les communautés aux débats et aux prises de décisions.

 

Aujourd’hui, si elle peut bénéficier d’un traitement, une personne séropositive au VIH peut avoir la même espérance de vie qu’une personne séronégative. Ce traitement essentiel repose sur le recours aux antirétroviraux. Bien que le traitement antirétroviral ne guérisse pas le VIH, il réduit de 97 % la probabilité qu’une personne séropositive transmette le virus à quelqu’un d’autre.

 

Cependant, cet élargissement du traitement doit être accompagné par des efforts de préventions renforcés et novateurs. On retrouve ce besoin particulièrement auprès des adolescentes et jeunes femmes, qui continuent d’être touchées de manière disproportionnée par l’épidémie. Dans certaines régions, les femmes victimes de violence sont une fois et demie plus susceptibles d'être infectées par le VIH.

 

En Afrique subsaharienne, par exemple, les filles représentent 75 % de l’ensemble des nouvelles infections chez les adolescents et elles ont jusqu’à 8 fois plus de risques de vivre avec le VIH que les garçons. La population des jeunes devrait doubler au cours de la prochaine décennie en Afrique subsaharienne, si bien qu’il est essentiel de s’attaquer à la sensibilisation au VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes pour prévenir une épidémie catastrophique.

 

A cela s’ajoute la discrimination, venant du personnel de santé, des forces de l’ordre, des enseignants, des employeurs, des parents, des chefs religieux et de tous les autres membres de la communauté. Cette discrimination stigmatise les jeunes et les personnes vivant avec le VIH, et les empêche d’accéder librement à la prévention et au traitement.

 

Dans 19 pays, une personne séropositive sur cinq ayant répondu aux enquêtes a déclaré s’être vu refuser des soins de santé et une personne séropositive sur cinq a déclaré éviter de se rendre dans un établissement de santé par crainte de la stigmatisation ou de la discrimination liée à son statut sérologique.

 

 

Et les chiffres ?

 

ONUSIDA affirme que 19,1 millions à 22,6 millions de personnes avaient accès à la thérapie antirétrovirale en 2017. En 2017, trois personnes sur quatre vivant avec le VIH connaissaient leur statut. Parmi les personnes qui connaissaient leur statut, quatre sur cinq avaient accès au traitement. Des personnes qui avaient accès au traitement, quatre sur cinq ont vu leur charge virale supprimer.

 

Bien que les chiffres soient aujourd’hui encourageants, l’Organisation Mondiale de la Santé précise que « l’élimination de l’épidémie de sida appelle une accélération rapide de la riposte à la maladie au cours des cinq prochaines années, puis une action soutenue jusqu’à 2030 et au-delà. Seuls un engagement politique renouvelé, des moyens supplémentaires, et des innovations techniques et programmatiques permettront d’atteindre cet objectif. »

 

Elles nécessitent donc un engagement financier important. L'ONUSIDA estime que 26,2 milliards de dollars seront nécessaires pour la riposte au sida en 2020. Au total, les ressources pour la lutte contre le VIH ont atteint 19,1 milliards de dollars en 2016, soit 7,2 milliards de dollars de moins que l’estimation du budget requis d’ici à 2020 pour s’engager sur le chemin de la disparition de la menace de santé publique mondiale d’ici à 2030 qu’est le VIH.

 

Malheureusement, nous avons atteint en 2017 un nombre de décès de suite de maladies liées au sida estimé à 35,4 millions depuis le début de l’épidémie. En 2017, on estime aussi qu’entre 31,1 et 43,9 millions de personnes dans le monde vivaient avec le VIH, avec 1,8 million de personnes nouvellement infectées.

 

 

Dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre le sida du 1er décembre 2018, une action lycéenne est menée par notre MDL pour récolter des fonds par une vente de viennoiseries le lundi 3 décembre. Les bénéfices seront reversés à l’association grenobloise TEMPO, partenaire du Sidaction. Soyez nombreux !

 

 

Pour plus d'informations sur la prévention et le dépistage du VIH, lisez cet ancien article :